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Faire une synthèse de textes sur les générations

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Les inégalités entre générations depuis le baby-boom

Marie-Émilie Clerc, Olivier Monso et Erwan Pouliquen

Les cohortes nées jusqu’à la fin des années 1940 bénéficiaient d’un net progrès générationnel : d’une génération à la suivante, les conditions d’emploi étaient plus favorables à l’entrée sur le marché du travail, le niveau de vie augmentait régulièrement, l’accès était plus fréquent à l’éducation et à la propriété d’un logement. Ce progrès s’est fortement ralenti, voire interrompu à plusieurs égards, pour les générations des années 1950 et 1960. Ces dernières, assez tôt dans leurs parcours de vie, ont été confrontées à la crise économique, plus particulièrement aux deux chocs pétroliers et aux périodes de conjoncture difficile du début des années 1980 et du milieu des années 1990. Les générations les plus récentes vivent une situation contrastée. Plusieurs années de bonne conjoncture au tournant des années 2000 ont contribué à leur redonner un niveau de vie plus élevé que les générations précédentes au même âge. Elles ont ensuite bénéficié de taux d’intérêt faibles qui leur ont à nouveau facilité l’accès à la propriété, malgré la hausse des prix de l’immobilier. Toutefois, cette amélioration semble très dépendante du contexte macroéconomique, qui peut facilement se retourner, comme lors de la crise économique initiée en 2008. Les inégalités entre générations s’accompagnent d’inégalités intra-générationnelles. L’accès à l’emploi est ainsi étroitement lié au niveau de diplôme. Ce dernier met davantage à l’abri du chômage et garantit plus souvent un emploi stable, mais de plus en plus au prix d’un déclassement en matière de salaire et de statut d’emploi. Les non-diplômés, de leur côté, apparaissent plus dépendants de la conjoncture, non seulement à la sortie des études mais aussi durant le début de leur carrière. Enfin, la fragilité de ce progrès générationnel, ainsi que l’importance accrue des transferts intergénérationnels de patrimoine, laissent envisager une augmentation des inégalités selon la catégorie et/ou l’origine sociale.

Source INSEE http://www.insee.fr/fr/default.asp

 

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Baby-boomers et génération Y, mêmes valeurs et même combat ?

 

Gérer le personnel par la pyramide des âges, c’est dépassé. Aujourd’hui, la gestion des ressources humaines s’intéresse à l’approche par les générations, avec d’amusantes convergences entre les plus anciens et les plus jeunes.

Par Marc Mousli, chercheur associé au Lipsor (Cnam-Paris) et chroniqueur régulier sur alternatives-economiques.fr.

Les baby-boomers, une génération qui tient de la place

Les DRH des grandes entreprises ont appris à surveiller leur pyramide des âges, afin de toujours disposer de ressources fraîches pour combler les vacances créées par le départ des plus anciens. De leur côté, les PDG sont attentifs aux « hauts potentiels » – avec une tendance à les chercher parmi les jeunes cadres issus de la même école qu’eux – qu’il faut repérer et promouvoir rapidement pour que la moyenne d’âge de la direction générale ne soit pas trop élevée.

En plus de ces préoccupations très classiques, on voit monter depuis quelques années le concept de « génération », repris par les spécialistes des ressources humaines après s’être imposé en marketing. Il ne date pas d’hier. Le texte fondateur, Le problème des générations, a été publié en 1928 par le sociologue hongrois Karl Mannheim, qui a montré que les comportements et les modes de pensée d’un individu sont marqués, sa vie durant, par les événements qu’il a vécus et les influences qu’il a reçues autour de sa vingtième année.

Les baby-boomers sont au cœur de ce retour en force de l’approche « générationnelle », pour deux raisons. D’abord, ils sont très nombreux. A partir de 1946 et jusqu’en 1974, on a compté de 800 à 900 000 naissances par an, soit 200 à 300 000 de plus que pendant les dix années précédentes. C’était une vraie révolution démographique dans une France qui ne comptait, à la fin de la guerre, que 41 millions d’habitants. Ensuite, ils ont vécu autour de leur vingtième année des événements peu courants, à commencer par Mai 68.

La situation est à peu près la même aux Etats-Unis, où le baby-boom a été aussi prolifique, même s’il a duré dix ans de moins. Nos cousins américains n’ont certes pas connu les barricades au Quartier latin et l’occupation de l’Odéon, mais ils ont baigné dans la culture Woodstock, dont les vedettes furent Joan Baez, née en 1941, Janis Joplin (1943), Santana (1947), Jimi Hendrix (1942) et quelques autres produits de l’immédiat après-guerre.

Façonnés par les années 1960-1970, les baby-boomers sont aujourd’hui solidement installés aux commandes des entreprises, dans lesquelles trois générations se disputent les places de direction.

La génération X, ou la difficulté d’exister

Derrière le tsunami du baby-boom, est arrivée « la génération X ». Ces cadets ont eu 20 ans dans les années 1980. Ce qui les a marqués, c’est plus la montée rapide du chômage et la difficulté à trouver un emploi à la hauteur de leurs diplômes que Michael Jackson ou Madonna (nés tous les deux en 1958). Ils ont eu du mal à se faire une place au soleil, et dans les entreprises, les plus chanceux parviennent tout juste à l’étage de la direction générale, à l’ombre des contemporains de Johnny Hallyday (né en 1943) et de Daniel Cohn-Bendit (1945).

Comble de déveine, ces quadras méritants sont suivis par les trentenaires pressés de la génération Y, qui ont eu 20 ans dans les dernières années du siècle dernier, et arrivent avec des exigences fortes : des places intéressantes, du pouvoir, mais aussi du temps pour faire autre chose que travailler et bien sûr des salaires corrects. Mais sur le plan des rémunérations, ils sont plutôt en rupture avec la génération X. Ils regardent avec un certain détachement les bonus, primes exceptionnelles et autres incitations financières.

La complicité des baby-boomers et des Y

Si l’on en croit la Harvard Business Review, qui a publié un dossier sur leurs relations, les plus anciens et les plus jeunes ont les mêmes attentes. Les baby-boomers ne sont pas pressés de décrocher, mais veulent passer moins de temps au bureau et plus au soleil, et ils se retrouvent sur ce point avec la génération Y, qui refuse de sacrifier sa vie privée ou ses engagements sociaux.

Il faut donc trouver autre chose que les dollars pour motiver les uns comme les autres. CVS, qui exploite des pharmacies dans tous les Etats-Unis, offre à ses employés des Etats du nord d’aller travailler dans le sud l’hiver, et vice versa. Les baby-boomers apprécient. Depuis le démarrage de ce programme, plus de 1 000 salariés ont profité de cette idée. CVS aussi en profite, d’ailleurs : comme ses clients se déplacent selon le même schéma, elle dispose ainsi du personnel nécessaire au bon endroit.

De son côté, Time Warner a lancé une opération de « mentoring à l’envers » : des jeunes Y habiles à utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) font découvrir les dernières tendances technologiques à des baby-boomers désireux de garder leurs compétences dans un paysage médiatique changeant rapidement. Ils leur apprennent à se servir de Facebook, Twitter et autres applications à la

alternativeseconomiques

 mode.

Cette connivence entre baby-boomers et génération Y fait penser aux liens privilégiés existant entre grands-parents et petits-enfants, complices face aux parents trop stressés, qui n’apprécient pas toujours leurs fantaisies, tout comme les cadres frustrés de la génération X…

 

Sources : Alternatives économiques

 

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La génération du baby-boom responsable du déficit de notre système de retraites ?

Arnaud Balme, rédaction BforBank pour VotreArgent.fr, publié le 22/11/2013 à 16:38

La génération du baby-boom, née entre 1944 et 1964, est-elle responsable du déficit du système des retraites en France ? C’est la thèse de Hakim Et Karoui dans La Lutte des âges. L’auteur y propose quelques pistes iconoclastes pour remédier au trou de la branche retraites. 

 

Et si la crise économique et financière que nous connaissons depuis 2008 n’est en fait qu’une crise démographique ? La faute aux baby-boomers ? Les plus de 55 ans monopolisent les pouvoirs économiques et politiques aux dépens des jeunes générations. 

 » Les baby-boomers, ces hommes et femmes nés entre 1944 et 1964, ont eu la chance de connaître la croissance. Ils ont accumulé de l’épargne et du patrimoine. Avocats de la libéralisation financière, ils façonnent la vie politique. Premiers bénéficiaires de l’État-providence, ces inactifs se sont défaussés sur leurs enfants et leurs petits-enfants, qui financent leur train de vie, leur retraite et leur santé.  » C’est en tout cas la thèse défendue par Hakim El Karoui dans La Lutte des âges : comment les retraités ont pris le pouvoir, un essai publié récemment aux éditions Flammarion et commenté par Yann Le Galès sur son Blog. 

L’actuelle réforme des retraites favorise la génération du babyboom

Encourager les retraités à  » vendre leur patrimoine en sachant que la meilleure incitation est bien sûr la contrainte, c’est-à-dire la baisse des pensions  » : voilà l’une des pistes que recommande cet ancien conseiller technique de Jean-Pierre Raffarin à Matignon et chargé des  » études et prospectives  » auprès de Thierry Breton alors ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, pour sortir de la crise. 

Une baisse de 10% des retraites permettrait en effet de réaliser une économie de 26 milliards d’euros ! De quoi largement effacer les 20 milliards d’euros que représentera l’ardoise des retraites à l’horizon 2020. 

Il faut savoir qu’à la retraite, plus des trois-quarts des ménages détiennent leur résidence principale. À l’inverse, seuls 4% des propriétaires ont moins de 25 ans et 10% ont entre 25 et 34 ans, selon un sondage réalisé par OpinionWay. 

Il est clair aussi que la réforme des retraites choisie par François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, privilégie la génération du baby-boom. Au risque justement d’attiser un peu plus le conflit entre les générations. Car l’allongement de la durée de cotisation, adopté par les députés, à partir de 2020 revient à épargner demain les personnes âgées de plus de 56 ans aujourd’hui, au détriment des jeunes générations. 

La perspective d’un casse-tête démographique

Le Japon, par exemple, a mené une politique économique qui  » à force de trop correspondre aux seuls intérêts des retraités a mené tout simplement le pays dans le mur au même titre que la pente démographique « , prévient Hakim El Karoui. 

 » En France, la difficile réforme des retraites de 2010 a eu le mérite de mettre en évidence que les jeunes actifs d’aujourd’hui seront bien loin d’avoir, une fois à la retraite, le niveau de vie qu’avaient leurs aînés baby-boomers « , mettait déjà en garde Alfred Galichon, professeur d’économie à l’École Polytechnique. 

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Et ce n’est pas l’adoption la semaine dernière par l’Assemblée Nationale de la fiscalisation de la majoration de 10% des pensions des retraités ayant eu au moins trois enfants qui va changer la donne. Cette mesure ne rapportera que 1,2 milliard d’euros en 2014. 

 » Le problème va bien au-delà de l’équilibre des systèmes économiques et sociaux : ce sont les modalités d’accumulation des richesses qui sont en cause. L’équilibre politique entre les générations est rompu. C’est un casse-tête démocratique qui est devant nous « , explique Hakim El Karoui. Les retraites seront-elles donc l’étincelle qui mettra le feu aux poudres entre les générations.

Source: http://votreargent.lexpress.fr/ 

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